#Youth4Climat

#Youth4Climat : la colère verte des jeunes

Parti de Suède en août dernier, le mouvement des grèves scolaires pour le climat s’est progressivement étendu en France. Vendredi 15 février à Paris, ils étaient plus de 500 à manifester devant le ministère de la Transition écologique. Leur objectif : faire pression pour obtenir des mesures face à l’urgence climatique. Une journée d’action mondiale est prévue le 15 mars.

INSTAGRAM GREENPEACE_BE

« Nous, collégiens, lycéens et étudiants, avons notre mot à dire face à l’inaction de la majorité de nos aînés.» Dans un communiqué publié le 14 février, Youth for Climate a appelé la jeunesse française à une « grève pour le climat », le 15 mars prochain. Avant cette date, plusieurs rassemblements, souvent de taille modeste, se sont déroulés en France vendredi 15 février. En France, la mobilisation la plus importante a eu lieu à Paris. Un collectif d’étudiants d’environ 500 personnes a manifesté devant le ministère de la Transition écologique, relayant ainsi l’appel mondial de la Suédoise Greta Thunberg, devenue en quelques mois un modèle d’engagement pour les adolescents.

Une icône venue de Suède

Depuis l’été dernier, Greta Thunberg, une adolescente de 16 ans sèche les cours tous les vendredis pour aller protester devant le Parlement suédois. Son message pour alerter sur l’urgence climatique est devenu viral.

 

Diagnostiquée autiste Asperger, Greta Thunberg a été invitée à la COP24 en Pologne, ainsi qu’au Forum de Davos en décembre, le rendez-vous des chefs d’État et des grands patrons. Elle y avait tancé les dirigeants de la planète. « Les jeunes doivent réaliser que leur avenir est en péril, avait-elle déclaré. Ils doivent faire quelque chose, se mettre en colère et transformer cette colère en action (…) Les adultes répètent sans cesse qu’ils ont une dette envers les jeunes, qu’il faut leur donner de l’espoir. Mais je ne veux pas de votre espoir. (…) Je veux que vous paniquiez. (…) Et je veux que vous agissiez », avait-elle lancé à la tribune, en fixant dans les yeux chacun des dirigeants à qui elle s’adressait.

 

Grosse mobilisation en Belgique

En Australie, à Berlin, aux Pays-Bas, en Suisse, des milliers d’élèves sont descendus dans la rue pour défendre la lutte contre le dérèglement climatique. La mobilisation a connu une résonance toute particulière en Belgique, sous l’impulsion du collectif Youth for Climate, lancé par des lycéennes flamandes. « Je pense que suffisamment de gens ont réalisé à quel point la situation est absurde. Nous sommes au beau milieu de la plus grande crise de l’histoire de l’humanité et rien n’est fait pour l’empêcher. Je pense que ce que nous voyons en ce moment, c’est le début de grands changements, et c’est très encourageant » assure Greta Thunberg, qui pourrait être à Paris le 15 mars  prochain.

À Bruxelles,  le nombre de manifestants a quasiment triplé en un mois pour atteindre 11 000 la semaine dernière. Ils étaient près de 15 000 en Allemagne et en Suisse.

Des enseignants qui s’engagent

Mi-janvier en Occitanie, la jeune Ysée, une collégienne de 14 ans, a tenté de lancer la fronde à Lafrançaise – c’est le nom de la commune, dans le Tarn-et-Garonne – en signifiant à son professeur d’histoire-géographie qu’elle ne travaillerait pas ce jour-là pour dénoncer « l’inaction des adultes face au réchauffement climatique ». Résultat ? Le principal lui a demandé de suspendre son action.

Des kits pour les classes

L’association Little Citizens for Climate s’apprête distribuer à plusieurs classes des kits de sensibilisation aux enjeux environnementaux. « Et il y a parfois du travail. Quand je fais des interventions dans les lycées, soit les élèves ne sont pas sensibilisés aux enjeux, soit ils se sentent impuissants », a confié, à Europe 1, Idris Bensari, qui fait partie à 18 ans des référents de l’appel national lancé par Youth For Climate.

Le collectif, soutenu par des syndicats étudiants tels que l’Unef et la Fage, espère une mobilisation extrêmement importante le 15 mars. Mais le véritable succès, considère Idris Bensari, « ce sera quand le gouvernement accèdera à nos revendications ».

Un collectif de professeurs, « Les Enseignant.e.s pour la planète », a été créé le 25 janvier afin de préparer la journée mondiale du 15 mars et d’appeler à des « écoles mortes ». « Nous sommes un million d’enseignants de l’école maternelle jusqu’à l’enseignement supérieur. Nous avons une responsabilité morale face à cette génération que nous sommes en train de former », explique Ange Ansour, l’une des initiatrices de ce collectif, dans les colonnes du journal Le Monde. L’appel, déjà signé par environ 3 000 enseignants n’évoquent pas la possibilité d’une grève des élèves.

 

PHP (AVEC LE MONDE, EUROPE 1 ET REPORTERRE)