« Notre approche
est surtout positive »
Cap sur l’écologie ! C’est le message adressé par Nicolas Dufourcq, directeur de Bpifrance. La banque publique a alloué en 2019 1,8 milliard aux investissements écologiques.
« Une proportion qui va prendre de l’ampleur. »
Quel regard portez-vous sur Le monde nouveau, l’événement consacré
à la planète organisé fin mars à Perpignan ?
Un regard extrêmement positif et admiratif. Je suis convaincu que nous devons faire passer nos messages à l’occasion de moments forts qui rassemblent les Français. Des manifestations qui fédèrent les énergies et nous permettent d’imaginer des idées nouvelles. C’est ce que vous faites avec beaucoup de succès !
A Bpifrance, vous avez accompagné vos clients
sur une voie plus verte.
Nous avons 200 000 clients, nous avons la possibilité de les sensibiliser sur les questions de transition écologique en leur rappelant qu’ils peuvent jouer un rôle moteur dans cette profonde évolution. Notre approche est positive et surtout pas punitive. Notre message tient en quelques mots : parce que vous êtes copropriétaires du climat, vous serez demain les grands transformateurs de notre société. C’est un message auquel ils adhèrent. Ils y croient car ils savent que c’est possible. Dans cette dynamique, l’ambition de Bpifrance est de devenir le partenaire clé des entreprises dans la transition écologique.
Comment êtes-vous certain que l’avenir sera meilleur ?
D’une part, la technologie va le permettre de plus en plus, d’autre part, cette technologie sera financée par Bpifrance. Il n’y a pas d’inquiétude majeure à avoir. Des solutions simples vont être adoptées, des solutions complexes seront inventées, elles seront finançables. On a face à nous un agenda opérationnel.
Cet esprit positif a-t-il gagné tous les chefs d’entreprise ?
J’ai le sentiment qu’il y a surtout des effets de contamination par territoires. Villes par villes, un entrepreneur charismatique en convainc trois autres, qui en fédèrent quatre puis dix autres. Ainsi se constitue une chaîne de valeurs positives. C’est tout l’esprit de notre propre événement, le “Jour E”, E comme Environnement, organisé le 7 avril au parc Floral de Vincennes.
En quoi consistera cette journée spéciale ?
Ce sera une grande rencontre au cours de laquelle nous ferons intervenir une trentaine de personnalités inspirantes et d’entrepreneurs ayant réalisé la transition de leur entreprise. Ils permettront de déclencher ces effets de pollinisation. Nous évoquerons des sujets aussi variés que l’économie circulaire, les solutions pour réduire et mieux gérer ses déchets d’emballages, les perspectives de décarbonation de l’industrie à l’heure de la mise en place du “pacte vert européen” ou bien encore l’enjeu majeur de la transition énergétique et écologique pour les acteurs financiers…
Vous confirmez votre rôle de banque sociale et sociétale sur le territoire.
Absolument ! Bpifrance est une banque très particulière de ce point de vue-là. Bpifrance est d’ailleurs plus qu’une banque, notre structure contribue à créer des écosystèmes d’entrepreneurs qu’elle connecte entre eux de telle sorte que les messages d’optimisme, de progrès et d’innovation circulent avec rapidité et efficacité.
L’innovation qui se traduit dans un dispositif, le Volontariat territorial en entreprise (VTE)…
Le VTE a une ambition, convaincre nos jeunes sortis des écoles d’ingénieur, de commerce et des masters d’université ou des écoles des arts et métiers, d’aller travailler pendant un an ou deux ans dans une PME comme bras droit du patron, dans un territoire, et de préférence pas le leur. C’est une manière d’apprendre beaucoup de choses et très vite, d’être confronté au réel, à un nouveau territoire. C’est une belle manière de connaître son propre pays. Je rêve que chaque année il y ait 1 000, puis 2 000 jeunes Français qui commencent leur carrière comme bras droit d’un patron de PME. Dans le domaine de l’écologie pourquoi pas !
Propos recueillis par
Olivier Biscaye