« Par amour des abeilles » : l’un des dix projets innovants du Créathon, suivi et accompagné par “le monde nouveau”.
Viktor Bajard et Matthieu Martinez ont été piqués par le virus de l’abeille alors que les trentenaires farfouillaient dans le garage du grand-père du dernier nommé. À Bessan, dans l’Ouest Hérault, les Martinez sont maraîchers depuis trois générations. Sur leurs cinq hectares de terrain, au milieu des patates et des oranges, des poules et des moutons même, une paire de ruches fournit depuis la nuit des temps un miel onctueux que l’on a longtemps retrouvé avec délice sur le marché de Bessan. Jusqu’au jour où les terres ont été abandonnées et les ruches remisées au garage.
Une incroyable aventure
Une heureuse trouvaille qui allait se transformer en incroyable aventure lorsque Matthieu, maraîcher lui aussi, avec son ami d’enfance Viktor, co-gérant d’un hôtel, sont tombés dessus en 2018. Oui, une aventure née d’une révélation : les abeilles sont en réel danger et il faut les sauver. « Nous avons décidé de restaurer ces vieilles ruches et pour cela, nous avons pris conseil auprès d’Eco Ruche à Saint-Thibéry », explique Viktor.
Sur les conseils du correspondant de Midi Libre à Bessan, Mathieu Laval-Mas, Viktor et Matthieu ont mis en lumière leur projet en créant une association le 21 juillet 2018 : « Par amour des abeilles. » Un nom qui en dit long sur cette fameuse révélation et qui apporte un nouveau regard sur l’abeille. « Son rôle ne se limite pas à la production de miel, elle pollinise 80 % des végétaux, elle est au cœur de la biodiversité de notre planète, lâche à son tour Matthieu. Cette espèce est en forte régression ces dernières années, la création d’habitats pérenne participera au maintien voire à l’augmentation de sa population. »
Des ruches communautaires
L’objectif de l’association héraultaise est donc de faire fleurir, toujours et encore, de beaux projets pour la nature, « des initiatives pour mieux prendre conscience de la nécessaire protection des abeilles et de la biodiversité en général », ajoute Viktor au sein du siège social de l’association, route de Montblanc. « Nous souhaitons développer sur tout le territoire des ruchers responsables et développer des ruchers communautaires. C’est-à-dire, mettre en place des protocoles pour accompagner des apiculteurs débutants », lâche encore avec force et conviction Viktor.